lundi 24 mars 2008

PLUS AMPLES SUR LE RASTAFARIANISME

Un petit survol du rastafarianisme, par Kéwin [17-01-99]

Si, si ça existe rastafarianisme, comme catholicisme, et le pratiquant du rastafarianisme est le rastafari ou rasta. La naissance de la religion rasta, dans les années 1930, est créditée à la philosophie de Marcus Garvey. La religion rasta n'a pas d'église officielle ni de leader, chaque individu ou groupe d'individus est autonome. Bien qu'étant le plus souvent associée aux dreadlocks, à la consommation de marijuana et à la musique reggae, la religion rasta est bien plus qu'une religion de Jamaïque. Née dans les ghettos Jamaïcains, la rastafarianisme s'est répandu de par le monde et compte aujourd'hui une communauté de plus de 700 000 membres.

HISTOIRE

Au début des années 1920, Marcus Garvey était un orateur noir influent, fondateur du mouvement "Back to Africa". Il parlait souvent de la rédemption de son peuple, qui s'incarnerait en un futur roi noir d'Afrique. Garvey a proclamé : "Cherchez en Afrique le couronnement d'un roi noir, il sera le Rédempteur". Quelques années plus tard seulement, la prédiction s'est accomplie en la personne du roi d'Ethiopie, Hailé Selassié. Comme Barrett l'a expliqué : "Au panthéon des rastas, Marcus Garvey n'est devancé que par Hailé Selassié."

Le 2 Novembre 1930, Ras Tafari Makonnen est couronné roi d'Ethiopie. A son couronnement, il prend les titres d'Empereur Hailé Selassié Ier, Lion victorieux de la tribu de Judah, Elu des dieux et Roi des rois d'Ethiopie.

Après le couronnement de Selassié et l'exaucement des attentes de Marcus Garvey, le mouvement rasta est officiellement né en 1930. Un des premiers penseurs du mouvement fut Leonard Howell, qui en 1933 fut arrêté par le gouvernement Jamaïcain pour avoir prôné des doctrines révolutionnaires.

Tandis que les doctrines d'Howell contribuaient à l'élaboration de la théologie du mouvement, son arrestation a contribué à l'organisation structurelle du mouvement. Comme Barrett l'explique, l'oppression dont a été victime Howell de la part de la police a sans doute été à l'origine de la décision du mouvement rasta de rester sans leader, ce qui a renforcé le mouvement.

Une des doctrines clés du rastafarianisme est l'attente du retour en Afrique. L'Afrique est Zion, le paradis, et les rastas sont destinés à y retourner après des siècles de diaspora. Garvey, avec son idéologie de retour à l'Afrique, a beaucoup contribué à cet espoir.

En 1960, l'organisation d'un départ en masse vers l'Afrique semblait possible. Avec l'aide du gouvernement Jamaïcain, une délégation de rastas fut envoyée en mission en Afrique. Bien qu'aucune émigration de grande envergure de Jamaïcains vers l'Afrique n'ait eu lieu, les contacts établis en Afrique par ces quelques rastas ont contribué à la prise en compte des réalités de l'Afrique au sein du mouvement rasta, et ont encore accru le désir de retour immédiat en Afrique.

Un événement important dans l'histoire du mouvement rasta est la visite d'Hailé Selassié en Jamaïque, le 21 Avril 1966. Cette visite eut deux conséquences majeures pour le mouvement rasta : La première est qu'Hailé Selassié a convaincu les rastas de Jamaïque de ne pas chercher à émigrer en Ethiopie avant d'avoir libéré le peuple de Jamaïque. La deuxième est que, depuis ce jour, le 21 Avril est jour de commémoration pour les rastas.

Le 27 Août 1975, Hailé Selassié meurt. Les commentaires sur sa mort allaient de "sa mort à été fabriquée" à "sa mort est sans importance, car il est une incarnation de Dieu". En effet, le rastafarianisme a survécu à Hailé Selassié, et compte aujourd'hui des branches officielles en Angleterre, au Canada, dans les Caraïbes et aux USA, et des membres dans la plupart des pays d'Europe et d'Afrique.

Il y eut également quelques scissions après la mort de Selassié. Un des principaux groupes dissidents, dont le nom est the Twelve Tribes of Israel, a été fondé par Vernon Carrington, et a ses quartiers à New-York. Il y a d'autres groupes qui prètent allégeance à Ras Tafari, comme the Ethiopian Zion Coptic Church ou the Ethiopian World Federation.

DOCTRINE

Comme Cashmore l'a observé, le mouvement n'a jamais eu d'autorité forte, ce qui fait que le système de croyances du rastafarianisme n'a jamais été clairement défini, même aux origines du mouvement. La conséquence directe de ceci est que l'acceptation d'une doctrine par un rasta tient largement de l'interprétation individuelle.

Barrett note que les toutes premières doctrines du mouvement rasta sont toujours d'actualité aujourd'hui et n'ont presque pas changé malgré les années.

Le système rasta compte deux concepts clés :


Le premier est Babylone, qui fait référence au gouvernement Jamaïcain, aux institutions, et à l'oppression de l'homme blanc en général.

Le deuxième concept est celui de I and I, qui peut être considéré comme l'idée la plus forte de l'idéologie rasta. Cashmore explique que I and I est l'expression qui totalise le concept d'unité. I and I est l'unité de deux personnes, Dieu est en chacun de nous et nous ne faisons qu'un avec lui, de même nous ne faisons qu'un avec notre peuple. Le lien a Ras Tafari est le lien à Dieu, le lien à l'homme. Mais l'homme en lui-même à besoin d'un guide, et ce guide est Sa Majesté Impériale Hailé Selassié d'Ethiopie.


D'autres doctrines répandues au sein du mouvement rasta sont :


Le rastafarianisme a une doctrine d'avatar qui est très similaire à celle de l'hindouisme. Ils disent que Dieu s'est révélé en la personne de Moïse, qui était le premier avatar, ou sauveur. Le second avatar fut Elie [Elijah en anglais], le troisième avatar fut Jésus Christ. L'avénement, et l'apogée du rastafarianisme, est la révélation de Dieu. Les rastas disent même que Jésus avait prédit la venue d'Hailé Selassié.

Le diable est actuellement le dieu de l'homme blanc.

Comme dans beaucoup de nouveaux mouvements religieux, les rastas n'acceptent qu'une partie de la Bible. Les rastas acceptent la Bible comme texte de référence, mais en sachant bien que la plupart des textes originaux ont été délibérément altérés lors de la traduction en Anglais. Il est donc nécessaire d'interpréter la Bible avec autant de vigilance et de critique que possible, et de reconnaître les passages qui ont pu être altérés, ajoutés ou supprimés. Les rastas ont de plus une approche très allégorique de la Bible et cherchent les vrais messages cachés derrière les textes bibliques.

Le rôle de la femme dans le mouvement rasta est, au mieux, un rôle subordoné.

Une caractéristique physique des rastas est le port des dreadlocks. Les dreadlocks ont été inspirées par une injonction biblique condamnant la coupe des cheveux.

Une autre caractéristique du mouvement rasta est sa joyeuse propension à consommer de la marijuana, ou ganja. La ganja est considérée comme étant l'herbe sainte mentionnée dans la bible et le fait de la fumer est un saint sacrement pour beaucoup. Comme Barrett l'explique, grâce à la consommation de ganja, les rastas atteignent un état altéré de conscience. Dans cet état, la révélation qu'Hailé Selassié est dieu et que l'Ethiopie est la terre des noirs se réalise. L'herbe est la clé d'une nouvelle compréhension de soi, de l'univers et de Dieu. C'est le véhicule vers la conscience cosmique.

Tout comme ils disent être la race suprême, les rastas disent être les réincarnations des anciennes tribus d'Israël qui ont été réduites en esclavage et gardées en exil par les oppresseurs blancs, agents de Babylone.

Il est dit que les vrais rastas sont végétariens.






Revoir la pub

Trucs, astuces, ateliers pour créer son site

Aucun commentaire: